Ateliers du SYCTOM sur leur projet de TMB/Incinérateur à Romainville/Bobigny : Bilan intermédiaire
Dans la démarche du SYCTOM en cours, il y a le fond et il y a la forme.
Sur la forme, à savoir sur la communication, le SYCTOM met le paquet : deux réunions publiques, ateliers de travail entre initiés avec réalisation de dossiers distribués à chacun et mise en ligne sur le site Internet du SYCTOM des contributions des intervenants, réunions de suivi de cette "concertation" entre invités, évènements de promotion du SYCTOM et de ses projets sur une péniche/yacht sur le canal de l'Ourcq, visite du centre du SYCTOM de Romainville/Bobigny, expositions itinérantes sur le tri des déchets, distributions de guides sur le tri et le compostage, de tractes ludiques sur le tri, communiqués de presse sur les démarches en cours, etc..
N'oublions pas le financement par le SYCTOM de l'expérimentation du tri des déchets alimentaires sur une petite partie des communes d'Ivry-sur-Seine et de Romainville pour une durée de trois années.
BRAVO pour le lancement de cette collecte des restes alimentaires, même si ce n'est qu'une expérimentation et qu'aucune garantie n'est donnée sur sa pérénisation une fois écoulés les trois ans alors que la loi l'oblige (on dira dans trois ans aux enfants qui trient dans les cantines, après leur avoir expliqué l'importance de ce geste, de tout remettre en mélange ?). Mais ça c'est la faute d'Est Ensemble qui n'y croit pas alors qu'ils n'ont même pas commencé, ce qui est des plus inquiétant (lancée sans enthousiasme ni conviction, ce type de démarche risque d'être reçue comme étant une contrainte supplémentaire alors qu'elle est simple et passionante).
C'est beau, le SYCTOM se refait à grands frais une beauté de façade, sauf que malgré tout celà, une immense partie de la population de nos communes n'est toujours pas au courant de l'existance même de ces projets en cours ni de cette concertation.
Le mode opératoire des ateliers du SYCTOM qui ne peuvent intéresser que les "passionés" des déchets exclu de fait les citoyens qui souhaitent simplement s'instruire sans avoir à apporter une "contribution".
Sur le déroulement de ces ateliers, nous sommes face à un mur lorsque l'on demande des précisions sur des données stratégiques ou leur intégration aux projets envisagés (détail du calcul des projections démographiques au seul territoire du SYCTOM, intégration des projections des gisements en cohérence avec les seuils de collecte sélective exigés par la loi, détails des taux de captage des recyclables, etc...).
Quand à la présentation de l'ARIVEM au dernier atelier (film du voyage d'étude à Milan), elle a dans un premier temps fait l'objet d'un refus, puis a été acceptée en réunion mais n'a finalement pas été projetée, le son du vidéo projecteur d'Est Ensemble étant en panne !
Cette vidéo étant destinée à un public élargi et à un maximum d'élus, ce qui n'est pas le principe de ces ateliers, nous vous proposons de la (re)découvrir sur ce lien et de la diffuser sans limites : https://www.youtube.com/watch?v=epOZKYA6SMA&feature=c4-overview&list=UUVCo88ZJDP4Ou2kzSqdbE0A
Sur le fond, on croule sous les contradictions.
Le SYCTOM communique donc à fond sur le tri et la nécessité d'être plus vertueux en terme de recyclage et de réutilisation de la matière.
Mais quand on lui demande sur cette bonne lancée d'abandonner sa politique du tout Incinération/TMB au bénéfice de plus de capacité d'unités de tri des collectes sélectives à hauteur des besoins nécessaires au respect des lois du Grenelle et de la transition énergétique (65% de collectes sélectives à atteindre en 2025 au lieu de 13% actuellement !), il nous explique en réunion que la collecte sélective n'est pas rentable.
Parce que l'incinération est rentable, avec un coût de "traitement" à la tonne qui est le plus élevé pour le contribuable ?
Quand on connait l'énorme surcoût de l'évacuation des mâchefers dont le SYCTOM affirme qu'ils sont valorisés (en partie en décharge sauvage en Seine-et-Marne), se moque-t-on de nous ?
Quand on sait que le SYCTOM revend le papier, le carton, le métal... et d'autres matériaux de la poubelle du tri et qu'il y a là une filière économiquement viable et créatrice d'emplois à développer, se moque-t-on encore de nous ?
Le SYCTOM qui agite le chiffon rouge en prétextant être en sous capacité de traitement nous prend-il pour des imbéciles ?
L'Ile-de-France est en surcapacité d'incinération et ce phénomène risque d'exploser si tout le monde applique la logique du SYCTOM, avec un risque d'importation de déchets venus de contrées lointaines.
"A cela s’ajoutent aussi 5 communes du territoire du SMICTOM de Coulommiers qui devraient également nous quitter et ainsi accentuer la carence de déchets rencontrés par les incinérateurs de Monthyon." http://cdn1_2.reseaudescommunes.fr:8880/cities/267/documents/9xsyhfqv8h7d62.pdf
L'incinérateur de Sarcelles a été autorisé à augmenter son tonnage incinéré de 20 000 tonnes : Sigidurs va incinérer à partir de 2018 les déchets de 17 communes du 77 qui ont été rattachées à la communauté d'agglo de Roissy. L'incinérateur de Monthyon qui perd ces 20 000 tonnes va avoir un vide de four.
La ville de Paris est un vrai problème.
Certes, la Seine-Saint-Denis n'est pas un modèle en terme de bonne gestion de ses déchets.
Mais que dire de la ville de Paris qui a parmis les pires résultats en la matière (beaucoup d'immeubles n'ont toujours pas de poubelle du tri) et qui envoie depuis toujours ses déchets "à l'extérieur des ses murs", notamment à Romainville/Bobigny.
La ville de Paris se lance dans la collecte des restes alimentaires dans les 2e et 12e arrondissements. C'est bien ! Mais il était temps et il est plus qu'urgent que tous les immeubles soient maintenant équipés d'une poubelle du tri des emballages.
On aurait apprécié que le représentant de la ville de Paris qui a présenté cette démarche dans sa ville au dernier atelier visionne notre film sur Milan, autre grande capitale européenne ou "ville monde" à l'habitat dense.
Il aurait pu découvrir le gigantesque retard de notre capitale qui a sérieusement besoin de se remettre en question et de faire preuve d'un minimum d'humilité.
Il aurait peut-être évité de nous exposer son "agacement" face aux demandes grandissantes de la mise en place du financement incitatif de la gestion des déchets (le contribuable ne paie que sur la poubelle en mélange, l'incitant à trier de façon optimale et à produire moins de déchets non recyclables).